samedi 7 juin 2008

Extrait Livre Blanc:

MÉFIANCE

Méfiance aux personnes que je rencontre, à qui je parle. Mon agression n’est pas le fait d’une fatalité, elle a été le fait de cette violence gratuite, qu’on voit montée sans avoir de solutions miracles.

Comme l’inconnu me fait peur, je vais auprès des gens que je connais ; les avocats auxquels je fais appel, sont des connaissances de la faculté ; une angoisse indéfinissable me saisit quand je dois parler à des personnes inconnus ; une peur qui rend ma voix inaudible, tremblotante provoquant une réaction de rejet de la part de mon interlocuteur ; comportement qui me fait mal, me montrant combien le travail est encore long.

Méfiance, méfiance résonne comme un clignotant. Moi qui allais spontanément vers les démunis dans la rue, je passe mon chemin, comme si ils étaient responsables de mon état. Je suis devenu sourd à leurs appels, aveugle devant leur situation, presque indifférent à leur sort

Méfiance vis à vis de mon employeur. Pourtant 16 ans à passer à travailler dans des conditions que peu de personnes accepteraient, leur silence est aussi long que ma présence au sein de l’association. Que dire de leur façon de me dédaigner ,font il du social de façon désintéressée ou bien pour leur gloriole personnelle ?


Méfiance aux experts qui ne sont là pour minimiser des préjudices qui sont pour moi inestimables. Mettre des graduations sur des souffrances physiques, évaluer des souffrances morales, comment peuvent-ils derrière leur bureau, de façon objective, affirmer que ma douleur est minime, moyenne, grave?

Mois je dis qu’elle est immense et que j’ai ma deuxième partie de ma vie complètement brisée.

Faut il que j’accepte la réflexion de cet expert neuro psychiatre qui me dit, « il n’a qu’à trouver un petit travail »

Je ne suis pas un sous homme, monsieur. Il est déjà difficile d’accepter d’être diminué, pas la peine d’en rajouter.

Alors je me dis que je deviens paranoïaque, non peut être plus réaliste qu’avant ;


X .C est un multirécidiviste ; à 22 ans il a passé cinq ans déjà en prison, par le fait de ses autres agressions, il en passera sept.

Comment en sortira t’il ? Que pense t’il ?

Ce sont des questions qui me hantent, qui me chagrinent.

Les sentiments sont passés de la rancœur, à la haine qui va jusqu’à l’envie de tuer. Vous savez la loi du talion.

Ce qui est le plus dur c’est de ne pas savoir ce à quoi il pense. L’idée d’aller le voir, lui parler, le voir pour me débarrasser de son image car je veux être libre.

Cet acte, il faut que je le fasse mais la société ne l’admet pas. On n’en est pas encore, comme aux ETATS UNIS, à accepter que les victimes aillent rendre visite à leur agresseur.

Et pourtant….j’ai besoin d’en passer par là, faut il que je le crie fort


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